Tentatives de justification

La polygamie est un statut matrimonial duquel se nourrit fortement le système patriarcal. Ses justifications peuvent être multiples, selon qu’elle soit pour l’homme un ‘’choix’’ ou une ‘’contrainte’’. Les principales sont d’ordre social, religieux et/ou économique. En effet, certaines religions ont institué la polygamie et la valorisent. L’Islam autorise à cet effet les hommes à épouser jusqu’à quatre femmes, mais « A condition de ne pas faire d’injustice » envers l’une d’elles. Au plan social, la polygamie est justifiée par la domination masculine. D’après les études féministes, elle sert aux hommes à exprimer leur supériorité et leur domination au plan sexuel. Au même moment, elle est le signe de l’infériorité et de la soumission sexuelle de la femme. L’une des justifications de la polygamie est qu’elle est symbole de richesse et de noblesse sociale ; car ce statut témoigne de la virilité, et du pouvoir du polygame tant qu’il réussit à maintenir ses épouses sous sa domination. Toutefois, la polygamie fut aussi (et le demeure dans certains contextes) une source de richesse économique. En effet, au Bénin et plus généralement dans les sociétés africaines traditionnelles, les femmes et les enfants représentaient la main d’œuvre de l’exploitation familiale. De ce point de vue, être polygame est un acte rationnel qui assure à l’homme, père de famille, une richesse non seulement symbolique mais aussi matérielle à travers l’importance de sa production agricole.

Par ailleurs, dans certaines de nos sociétés où la famille avait son mot à dire dans le choix de l’époux ou de l’épouse, lorsqu’il survient un cas « d’incompatibilité d’humeur », le divorce est rarement une solution envisageable. La prise d’une seconde épouse devient l’option socialement mieux appréciée. De la même manière, face à la stérilité, difficilement acceptée par la société, dans un contexte où tous les couples ne peuvent pas s’en offrir les soins, la polygamie est la solution la plus utilisée pour y remédier. C’est également à elle que font recours certains époux en cas de naissance exclusive d’enfants de sexe féminin ; la perception sociale attribuant plus de valeur à l’enfant garçon qu’à la fille.

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