Conséquences sociales

Si l’’analyse sociologique du phénomène de la polygamie montre qu’il présente plusieurs avantages aussi bien d’ordre économique, politique que social surtout pour les hommes, il est aussi prouvé qu’il a également des inconvénients. On note ainsi l’existence d’une hiérarchisation des épouses, non pas par ordre d’arrivé mais plutôt par préférence de l’homme. Cela entraine une injustice dans les traitements à elles réservés et, en cas de revendication, conduit à des violences d’ordre physique, économique et psychologique faites aux épouses et/ou à leurs enfants. Le foyer polygamique est un espace favorable aux situations d’abandon de charges. Les divorces et l’incapacité des pères à prendre en charge les dépenses familiales qui leur incombent pour chacune des épouses et leurs enfants sont souvent source de vulnérabilité économique de leurs femmes. En outre, l’éducation qu’elle soit collective (c’est-à-dire prise en charge par toutes les épouses au profit des enfants des unes et des autres) ou non, rencontre de véritables problèmes et n’atteint pas souvent son but de créer « des sentiments de fraternité sincère » entre les enfants issus d’une union polygamique. 

De plus, des études sociologiques réalisées à partir de biographies de personnes polygames montrent les tournures dramatiques que peuvent parfois prendre les conflits entre rivales.  L’assassinat du conjoint et la fragilisation de la situation sociale des femmes et des enfants sont des « résultats de la jalousie et des malveillances [qui sont très] fréquentes dans de tels ménages » (LAM 2007)[1]. Ce que l’auteur appelle «  les effets ” collatéraux” de la polygamie », à savoir des épouses « trop nombreuses et plus rivales qu’amies », une « descendance pléthorique », constitue un danger, surtout en cas de succession. Les études de 2010 réalisées par le Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education (ROCARE 2010 b) montrent aussi qu’il y a un lien entre la scolarisation des enfants et le nombre d’enfant par foyer. En effet, plus il y a d’enfants dans un foyer (et c’est souvent le cas des familles polygamiques), moins certains d’entre eux, surtout les filles, ont des chances d’être scolarisés.[2]

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